L’ensemble des positions spéculatives du hedge fund était évalué à 50 milliards de dollars le 25 mars. Le lendemain, le cours de Viacom CBS, un conglomérat de médias français plongeait à 27 % au même moment que ceux des groupes chinois Baidu et Tencent.
Plusieurs ventes simultanées d’actions
En effet, la cause de ces corrections brutales est rapidement identifiée : des ventes massives d’actions d’une valeur totale de 20 milliards de dollars environ par Deutsche Bank (4 milliards), Morgan Stanley (8 milliards) et Goldman Sachs (10 milliards). Par leur ampleur, ces ventes inhabituelles ont fait craindre des pertes importantes pour les banques d’investissement. Cet état de chose a déclenché une brève correction des valeurs bancaires dans le monde, sans lendemain à part pour le Crédit suisse et le japonais Nomura ayant perdu dans leurs cours environ 20 % ces 15 derniers jours.
Le 29 mars, on apprenait qu’il s’agissait de la vente de des actions détenues par certains brokers principaux, ces départements spécialisés des banques d’affaires qui offrent une vaste gamme de services aux fonds spéculatifs. Les actions concernées constituaient en quelque sorte la garantie des positions hautement spéculatives d’Archegos Capital Management. Ce Family office qui détient la fortune de Bill Hwang, un ancien gérant de hedge fund était devenu le plus gros actionnaire institutionnel de Viacom en début de 2012.
Liquider les positions pour éviter une perte accrue
La correction brutale qu’a subie le cours de Viacom (perte de 33 % entre le 22 et 25 mars), exposait alors au défaut de paiement. En réalisant que ses pertes potentielles dépassent ses actifs, Bill Hwang s’est alors décidé. S’inspirant de la sauvegarde du fonds LTCM en septembre 1998 il a organisé en urgence le 25 mars, une réunion téléphonique avec ses principaux primes brokers pour tenter une vente ordonnée de ses positions et ainsi éviter des liquidations massives qui auraient déprimé encore plus les cours et augmenté ses pertes.
Néanmoins dans l’affaire LTCM, la concertation avait été initiée et dirigée par le superviseur des banques de Wall Street, la Federal Reserve de New York. Il avait su inciter les banques créancières à recapitaliser le fonds pour assurer, avec succès le dénouement des positions.