Le géant du BTP a acquis les activités industrielles du groupe de construction espagnol. Cette initiative le renforce dans les métiers de l’énergie et lui ouvre même la possibilité de devenir producteur.
Une grande acquisition depuis quinze ans
L’acquisition des activités industrielles du groupe de construction constitue un virage stratégique majeur pour Vinci. Le jeudi 1er avril, une annonce faite par le géant français du BTP et des concessions dévoile le rachat des activités énergie du concurrent espagnol ACS, pour 4,9 milliards d’euros, après des mois de négociations. Depuis quinze ans, cela constitue la plus grosse acquisition de l’entreprise, après le rachat d’autoroute en France. Le groupe explique qu’elle sera financée par la trésorerie disponible et les lignes de crédit.
À l’automne dernier, Vinci avait lui-même pris l’initiative de faire une offre à Florentino Pérez, fondateur et PDG d’ACS, un des patrons les plus en vue de l’Espagne, qui est également propriétaire du célèbre club de football Real Madrid. Vinci renforce sa présence dans les métiers de l’énergie dans lequel il a déjà fait une multiplication de ses acquisitions ces dernières années. Le chiffre d’affaires de Vinci énergie est de 13,7 milliards d’euros contre 6 milliards d’euros pour la branche industrielle d’ACS. Sa présence se ressent principalement en Amérique latine et en Espagne, avec à son actif 45 000 salariés.
La diversification du groupe
Avec cette opération, le groupe dirigé par Xavier Huillard va encore plus loin. Alors que ses concurrents comme Bouygues et Eiffage cherchent à se renforcer dans la construction d’installations renouvelables, Vinci mise sur la production d’énergies renouvelables dans lequel il compte devenir un acteur principal.
Il souligne son savoir-faire dans la gestion d’actifs sur une longue durée, et considère que la concession des parcs éoliens ou solaires offrant des revenus en grande partie garantis, ressemble fort à des concessions autoroutières.
En 2020, Vinci a réalisé un chiffre d’affaires de 43,2 milliards d’euros, en baisse. L’activité concession a souffert de la crise sanitaire avec un recul estimé à 32 %. La chute du trafic dans les autoroutes a été de 21,5 % et 70 % pour les aéroports.